• La reprise économique européenne a, jusqu’à présent, su surmonter de nombreux obstacles (tensions politiques internes, pressions déflationnistes, craintes relatives à l’environnement de croissance externe, volatilité des marchés financiers). Nous pensons que cela restera le cas malgré les embûches de milieu d’année (dont les élections espagnoles et, surtout, le référendum sur le Brexit*) mais maintenons des prévisions un peu moins optimistes que celles, même réduites, de la Commission européenne (+1,5% en 2016, +1,4% en 2017 pour notre part). En effet, il va falloir compter avec l’érosion de l’effet de deux des grands moteurs de croissance de 2015 : la baisse du pétrole et celle de l’euro. • Les doutes concernant la capacité de la Réserve fédérale américaine à remonter ses taux d’intérêts continuent de bénéficier à Wall Street qui surperforme les marchés européens depuis le début de l’année, d’autant que ces derniers sont actuellement en butte à un contexte politique tendu (référendum au Royaume-Uni, élections en Espagne et en Autriche, crise des réfugiés…) La faiblesse actuelle du dollar nous semblant plus transitoire que permanente et la valorisation du marché américain devenant de plus en plus tendue, les marchés européens devraient revenir en grâce dès lors que les risques politiques se dissiperont.
*Brexit : Une abréviation en anglais qui évoque l’hypothèse d’une sortie (exit) par le Royaume-Uni (Angleterre, Écosse, Pays de Galles et Irlande du Nord) de l’Union Européenne.
• La grande prudence de la Fed laisse entrevoir une remontée extrêmement lente des Fed Funds*, d’autant que plusieurs indicateurs de fin de cycle commencent à émerger. Dans ce contexte, il ne faut pas attendre de remontée significative des taux longs. • Le statu quo des Banques centrales qui s’est dessiné depuis février dernier et qui a de nouveau été confirmé cette semaine a permis d’affaiblir le dollar et de redresser le cours des matières premières et de certains actifs risqués comme, notamment, les actions américaines et émergentes. En revanche, ce mouvement s’est opéré au détriment de la devise et des actions du Japon et de la zone euro. Pour ce qui concerne la zone euro, le balancier devrait se normaliser d’ici la fin de l’année. Entre-temps cependant, des échéances délicates se profilent comme le référendum en Grande-Bretagne (Brexit**) ou les élections législatives en Espagne en juin, ce qui incite à demeurer vigilant.
* Fed Funds : Le Federal Funds Rate est l’intérêt que les banques se facturent pour des prêts de 1 jour (overnight). Ce taux de base américain est défini par le marché et n’est pas explicitement imposé par la FED. En retirant ou en ajoutant de l’argent à l’offre de monnaie, la FED tente d’adapter le federal funds rate effectif au taux d’intérêts qu’elle vise à atteindre. Si la politique monétaire de la FED modifie le taux de base, cela influence généralement le montant du taux d’intérêts de divers produits comme les hypothèques, les emprunts et les taux d’épargne. **Brexit : Une abréviation en anglais qui évoque l’hypothèse d’une sortie (exit) par le Royaume-Uni (Angleterre, Écosse, Pays de Galles et Irlande du Nord) de l’Union Européenne.
• Les déficits toujours très élevés de certains Etats membres de la zone euro (notamment l’Espagne), la croissance faible et l’inflation basse font qu’il est difficile d’envisager que la Banque centrale européenne (BCE) mette fin à son programme d’achats d’actifs en mars 2017 (elle prévoit, pour l’instant, de le maintenir au moins jusqu’à cette échéance). Dans un scénario de croissance optimiste, la BCE pourrait étendre ce programme dans le temps tout en réduisant progressivement les montants achetés (sur le modèle de ce qu’a fait la Réserve fédérale américaine). A contrario, en cas de choc financier et/ou économique majeur (rappelons que d’importants risques politiques se profilent au cours des prochains mois en Europe, à commencer par le référendum britannique du 23 juin), une intensification des mesures de soutien monétaire pourrait rapidement devenir nécessaire. • En ce qui concerne les actions, notons que la valorisation relative des actions américaines (dont les prix intègrent désormais, en moyenne, près de 18 fois les profits des 12 derniers mois) nous parait excessive par rapport à celle des autres marchés.